destination… dégustez !

Les goûts, les odeurs, les sons, les beautés de la nature, les gens qui, même s'ils sont partis, y restent pour toujours, pour réveiller des souvenirs pour moi. Chaque saison dans le village a un stimulant pour "déterrer" et me ramener, à mon enfance dans mon village bien-aimé.
De retour, dans la cour aux fleurs musquées, dans les ruelles aux beaux bengaras1, dans la cuisine avec les délicieux ragoûts de grand-mère, dans le potager2 grand-père, avec toutes sortes de légumes et les pailles, pleines de tomates, déshydratées, pourpres, avec le goût et l'arôme d'une vraie tomate, tomates burnellato, pains et rozuli.

La grand-mère attendait le déclin de la lune, elle voulait cueillir tous ses légumes, avant que la préparation de la récolte ne commence, elle les cueillait tous même s'ils n'étaient pas prêts, pour les "vouloir". Il pensait que de cette façon ils ne se gâteraient pas et qu'ils n'auraient pas de vers.
Elle a tressé les oignons, attaché les melons d'hiver et les a suspendus aux chevrons du hangar3. elle tricotait4 haricots frais et gombo5 et il les séchait, tandis qu'il mettait les aubergines dans le chariot. Il a suspendu les tomates avec des tomates pimpres aux chevrons du grenier et a transformé le reste en sauce et en belde.

"Lenio, aujourd'hui nous allons commencer à faire la tomate" et la grand-mère s'est immédiatement mise au travail. Il a attaché le cheberi étroitement6, mettait le tablier7 et préparait tout ce dont elle avait besoin.
Il choisit les bonnes tomates, celles qui sont bien mûres, les lave, les coupe en deux et les met dans le récipient en bois, les sale au gros sel, les y laisse une journée.

L'autre jour, avec ses mains, elle "juicait" les tomates pour enlever leur peau et leurs pépins, je "juicais" aussi les tomates, mes mains étaient rouges et sentaient la tomate pendant des jours.
Il a gardé les graines de côté et les a séchées pour les semailles de l'année suivante.
Ensuite, il mettait la tomate dans les sacs qu'il avait spécialement pour ce travail, ceux avec le cordon, nouait fermement la ficelle et accrochait les sacs à l'oranger jusqu'à ce que leur jus s'épuise. Cloud les moules dans le sac et la grand-mère, d'aller de temps en temps les cueillir.

Ensuite, il étale la tomate sur un plateau, la sale et la recouvre d'un tulle pour que les moules ne partent pas.
Il a laissé la casserole au soleil, un jour "pour sécher, disait la grand-mère". Le lendemain, il passa la ceinture dans la passoire, pour enlever toutes les peaux et pépins qui restaient de la tomate, et la ceinture sortit de la passoire comme une crème veloutée.
Puis il le mettait dans un pot en argile8 qui remplissait son vide d'huile d'olive et couvrait sa surface de feuilles de vigne.

Une cuillerée de belté donnait de la couleur et du goût aux laderas de grand-mère, mais aussi une tranche de pain au levain avec du belté, de l'huile d'olive et de l'origan, était la préférée de grand-père.
Après que la grand-mère ait cueilli le dernier légume, le grand-père a préparé le légume d'hiver. Il a mis du fumier sur le sol et l'a creusé avec l'escabeau9. Il a laissé le légume "reposer" et je l'ai arrosé pour la première fois10 il planta toutes sortes de légumes : choux, blettes, goulah, chou-fleur, radis, oignons nouveaux.

Lys local crétois
1. bengera : aposperida, réunion avant le coucher du soleil et jusqu'à la tombée de la nuit en été, dans les cours des maisons ou dans une ruelle ou sur des terrasses à l'extérieur des maisons
2. potager : potager
3. katosori : sous-sol, zone de stockage de la maison
4. à l'aiguille : enfiler une aiguille
5. gombo : gombo
6. Tseberi : coiffe de femme, foulard, bolida
7. tablier : tablier
8. koroupi : pot en argile
9. escalier : découpage, genre de casma
10. protobrexa : période des premières pluies d'automne

Bonne chance!
Léna Igouménaki
Président de l'association Cretan Cuisine Festival

1 Commentaires

  1. sophiemmcbeath4 dit:

    Sensationnel

Laisser une réponse

Votre adresse email n'est pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués *